L’état
de santé et la vitalité des chiots à la naissance
et dans les premiers jours de la vie peuvent être compromis par le
retentissement d’une mauvaise santé de la mère, des erreurs
alimentaires ou l’administration de substances tératogènes, et la
transmission par la mère de germes divers entraînant des affections
bactériennes localisées ou parfois généralisées.
L’état
de santé de la mère
L’âge
de la femelle mise à la reproduction a une influence directe sur les
performances de la portée : c’est entre deux ou quatre ans que les
meilleurs résultats sont obtenus, et il n’est pas toujours
raisonnable de faire reproduire une lice au-delà de sept ans.
L’embonpoint de la mère retentit sur les difficultés de mise bas
mais aussi sur la mortalité néo-natale (qui augmente) et la prolificité
(qui diminue).
L’hémoglobinémie et la protéinémie maternelles mesurées au moment
du terme constituent de bons marqueurs des chances de survie des chiots
: si la chienne paraît fatiguée en fin de gestation, il peut être
utile de contrôler ces paramètres biochimiques ou hématologiques.
L’alimentation
de la femelle gestante
Des
erreurs
alimentaires pendant la gestation sont susceptibles d’entraîner une
mortalité néonatale.
On veillera ainsi à éviter les surdosages en vitamine A ou D. Une
insuffisance de lipides dans
l’alimentation maternelle lors de la deuxième partie de la gestation
peut également entraîner chez le chiot une diminution de la charge en
glycogène hépatique à la naissance, avec augmentation de la mortalité
dans les deux premiers jours de la vie (la bonne teneur en glycogène hépatique
du chiot favorise l’homéothermie).
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Syndrome du chiot nageur
Le
syndrome du chiot nageur (« Swiming Puppy Syndrom ») est une
anomalie du développement du chiot, observée plus fréquemment chez
les races chondrodystrophiques à membres courts et à thorax large
(Bulldog, Basset Hound, Pékinois ...), caractérisée par un retard
dans la mise en place du processus de la marche et des modifications
morphologiques caractéristiques.
Alors que le chiot normal doit être capable de se tenir debout à
16 jours et d’assurer ses déplacements à 21 jours, on note
la persistance d’une faiblesse et d’une léthargie, ainsi que de
mouvements de reptation sur le sternum. Les membres antérieurs, rejetés
sur les côtés avec rotation des articulations, sont incapables de
soutenir le tronc ; les postérieurs sont rétractés sous le corps et
parfois déviés avec luxation rotulienne. Le chiot semble effectivement
nager et ses mouvements sont accompagnés de régurgitations de
lait. On observe parallèlement un aplatissement dorso ventral
du thorax, l’abdomen est souillé et irrité par l’urine, jusqu’à
présenter des plaies ulcérées.
Plusieurs
éléments semblent être à l’origine de ce syndrome. Des facteurs génétiques
ont été mis en cause, mais la récupération possible dans plusieurs
cas infirme cette hypothèse. Plus vraisemblablement, ces troubles sont
liés à la combinaison d’un retard de mise en place du système
nerveux (myélinisation insuffisante) observé lorsque la portée vit
sur une surface lisse et glissante ne stimulant pas les extrémités, et
d’un dysmétabolisme lié à une alimentation hyperprotidique de la mère
(régime « tout viande »).
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Syndrome hémorragique
Il
s’agit de la manifestation clinique d’un déficit en plaquettes
sanguines, qui peut prendre en élevage une allure enzootique : en
dehors d’un cordon coupé trop court, de l'action de toxines bactériennes,
d’une maladie de Rubarth, ou d’une anoxie, la cause la plus
probable reste l’existence d’une carence nutritionnelle en vitamine
K des femelles gestantes.
A une phase relativement courte de léthargie et de dépérissement succèdent
des ecchymoses sous cutanées et de nombreuses hémorragies diffuses :
des traces de sang sont observées au niveau du nez, des lèvres ou dans
les urines, chez des chiots âgés de un à quatre jours. Le traitement
consiste à transfuser le chiot quand la taille le permet, et en
l’apport de vitamine K aux chiots comme à la femelle gestante
(pendant les dix derniers jours de la gestation). Il faudra également
prendre en considération les conditions de stockage de la nourriture
distribuée : l’insuffisance en vitamine K est directement liée
à l’existence de mauvaises conditions de conservation des aliments
(date limite de consommation non respectée, chaleur excessive,
oxydations).
Les
infections bactériennes
Classiquement,
on retrouve surtout des infections à streptocoques, staphylocoques et
colibacilles. Les causes favorisantes de ces infections bactériennes
non spécifiques sont : l’absence d’ingestion du colostrum, les
infections maternelles (mammite, métrite, affections dentaires ou
buccogingivales, pyodermite), ainsi que le microbisme ambiant (mauvaise
hygiène des locaux, ventilation insuffisante, hygrométrie trop élevée).
La contamination a lieu par contact direct, par le lait, mais aussi par
l’intermédiaire du léchage par la mère (il est fréquent
d’observer ces troubles en corrélation avec la persistance de
tartre).
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Affections localisées
L’omphalophlébite
apparaît dans les cinq premiers jours qui suivent la naissance. On
observe un oedème au niveau de l'ombilic, un abdomen volumineux et dur.
C’est le plus souvent un streptocoque qui est à l’origine du
processus dont l’évolution systématique est la péritonite. Les
antibiotiques administrés par voie intra-péritonéale représentent
donc le traitement de choix, avec éventuellement la réalisation
d’une intervention chirurgicale s'il y a un abcès.
La
pyodermite néonatale apparaît
vers l’âge de 5 à 10 jours : sur la peau des chiots, on observe des
croûtes et des pustules localisées à la tête et au cou, qui peuvent
parfois provoquer un volumineux oedème de la face et un gonflement
important des ganglions sous maxillaires. Cette dermite est souvent due
à des éléments de placenta collés, séchés et surinfectés. Le
traitement consiste essentiellement en un shampooing à base de
chlorhexidine ou à la Bétadine®.
L’ophtalmie
néonatale (conjonctivite
purulente aiguë) précède généralement l’ouverture des paupières
: les globes oculaires sont saillants sous la pression des exsudats et
du pus. Le traitement consiste à ouvrir la fente palpébrale et à
administrer des collyres antibiotiques.
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Syndrome du lait toxique
La
présence de toxines dans le lait maternel entraîne, en particulier
dans les 3 à 15 premiers jours après la mise bas, un syndrome caractérisé
par des plaintes chez les chiots qui présentent un abdomen gonflé
et un anus rouge violacé et oedémateux. Ces troubles
correspondent à une incompatibilité au lait maternel, soit par sa
composition (ce qui est particulièrement rare), soit par la présence
dans celui-ci de toxines bactériennes ; une carence en zinc et une
insuffisance d’apports protéiques dans l’alimentation de la mère
ont été incriminées, mais sont loin de tout expliquer. Les germes
rencontrés, E. coli, S. hemolytica,
Staphylocoque, proviennent d’une
mammite ou d’une infection utérine ou vaginale post partum ;
le syndrome du lait toxique fait souvent suite à une mise bas
laborieuse ou ayant nécessité des manoeuvres obstétricales. Le
traitement consiste d’abord à séparer au plus tôt les chiots de
leur mère et les allaiter artificiellement ; la mère recevra une
antibiothérapie adaptée, et un traitement de vidange utérine sera éventuellement
mis en place par le vétérinaire.
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Septicémie néonatale
Il
s’agit d’une affection suraiguë, caractérisée par une mortalité
brutale des chiots dans le premier mois. Un premier cas apparaît dans
une portée, et les autres suivent avec 12 à 24 heures de décalage :
le chiot signale son inconfort par des cris, rapidement suivis de polypnée,
puis de troubles nerveux précédant une mort rapide. A l'autopsie, on découvre
généralement des lésions hémorragiques. Le diagnostic s'appuiera sur
une identification du germe responsable à condition que le délai soit
court après la mort des chiots. Le traitement est souvent
illusoire sur les premiers cas et consiste en une réanimation intensive
et un nursing des chiots qui seront immédiatement séparés de la mère,
ainsi que la mise en place d’une antibiothérapie adaptée. La
prophylaxie est la seule thérapeutique réellement efficace : autant
que faire se peut, l’éleveur devra veiller à l’absorption du
colostrum et au contrôle des éventuelles affections maternelles.
Parallèlement, tous les moyens de désinfection
et d’assainissement les plus énergiques devront être mis en oeuvre.
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