Quand
la mortalité néonatale prend des proportions importantes, des
analyses et des autopsies seront réalisées. Le vétérinaire, consulté
en urgence pour ce type de problème, tentera d’abord d’aider l’éleveur
à sauver les chiots malades, à l’aide de traitements spécifiques.
Il pourra observer les chiots et tenter de déterminer si des symptômes
évocateurs sont présents. Hélas, il faut bien le reconnaître, très
souvent les symptômes présentés par les chiots avant de mourir sont
très frustes et ne permettent pas d’établir un diagnostic.
L’autopsie
du ou des chiots morts est ainsi souvent la meilleure chose à faire (Cf.
communication de Sandra BRAU dans ce recueil).
En
cas de mortalités à répétition
sur des chiots en bas âge, on a naturellement tendance à se focaliser
sur l’autopsie des cadavres. En fait, il est parfois utile de réaliser
des prélèvements biologiques chez la mère.
Ainsi, suivant les cas, le praticien pourra pratiquer un prélèvement
stérile de lait (ponction stérile de la mamelle) ou un écouvillonnage
stérile du fond du vagin pour effectuer une recherche bactériologique.
Il pourra également, lorsqu’il suspecte un problème viral, réaliser
une ou deux prises de sang à 15 jours ou 3 semaines d’intervalle afin
de faire réaliser des analyses sérologiques. Le recours à la PCR
permet également d’identifier l’agent en cause, pour autant que
l’analyse soit envisageable (le nombre d’agents pathogènes
aujourd’hui identifiables par cette technique est en progression
constante).
Cette
conduite permet
parfois de retrouver la trace d’un même agent pathogène chez les
chiots morts et chez la mère. Dans de telles conditions, le diagnostic
de la cause du décès des chiots n’en est que plus évident.
La
plupart des éleveurs canins
ont été confrontés un jour ou l’autre au décès de chiots
nouveau-nés, dans les heures ou les jours qui suivent la naissance.
Lorsque ces cas restent limités, l’éleveur, bien que dépité,
n’entreprend en général aucune recherche complémentaire pour déterminer
la cause exacte du décès. En effet, il y a dans toutes les espèces
animales un taux de mortalité non négligeable dans les premiers jours
de vie et, de ce fait, avoir de temps en temps un chiot qui décède
dans une portée n’est pas le signe d’un problème infectieux grave
dans l’élevage.
Les
choses deviennent plus ennuyeuses
lorsque des mortalités de nouveau-nés surviennent en série dans l’élevage.
Dans ce cas, soit les chiots d’une même portée décèdent chacun à
leur tour, soit des mortalités se produisent dans plusieurs portées
successives. L’éleveur est alors légitimement inquiet et se met à
redouter que son élevage soit touché par un problème infectieux
risquant de causer d’autres pertes sur les portées à venir.
La
pathologie périnatale est
cependant encore mal maîtrisée, même si des progrès considérables
ont été réalisés au cours des dernières années. Beaucoup de
recherches restent à faire pour répondre à la demande d’une clientèle
de cynophiles de plus en plus nombreux. Les résultats positifs
viendront de la collaboration étroite et systématique entre éleveurs
canins, vétérinaires praticiens, et laboratoires de recherche vétérinaire.
Enfin,
l’ensemble de ces considérations doit bien évidemment aboutir à un
compromis entre le confort du chien, celui de l’éleveur, le respect
des règles d’hygiène et des impératifs commerciaux. Il semble ainsi
illusoire d’espérer que chaque visiteur passe dans un sas de décontamination
; de même, des chiots élevés trop longtemps à l’abri de tout
risque sanitaire risquent fort d’être mal socialisés par manque de
manipulation. Face à cet ensemble de contraintes sanitaires et
techniques, l’éleveur devra, avec l’aide de son vétérinaire, s’astreindre à un
raisonnement à la fois zootechnique et bio-économique.
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