LA
VALLEE DES CATTLEYAS |
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La
Consanguinité
Le Meilleur et le Pire
par le Pr Françoise Grain
Avec l'aimable autorisation de la Société
Francophone de Cynotechnie (SFC)
Reproduction interdite sans l'accord de l'association
Si
la consanguinité permet la fixation de qualités au sein d'une lignée,
d'un élevage,
§
Au travers de l'augmentation de
l'homozygotie, la consanguinité est responsable d'une
diminution de la variabilité génétique. ayant pour
conséquence une réduction de l'efficacité de sélection. En effet
quand un allèle est choisi et fixé à l'état homozygote, les autres
allèles situés sur le même chromosome sont aussi fixés. mais les allèles
du chromosome homologue sont perdus. En conséquence
il faut veiller à ne pas atteindre un taux de consanguinité trop élevé
si l'on désire continuer à
sélectionner sur d'autres caractères que ceux déjà fixés. Il est
aussi sage de préserver une certaine variabilité génétique
compte tenu de l'évolution des races, le modèle recherché peut varier
au cours du temps.
§
Un inconvénient de la consanguinité à ne pas négliger réside dans
la réduction de la moyenne
phénotypique
de certains caractères liés à la reproduction et à la vigueur des
animaux. Le terme de "dépression
de consanguinité" est utilisé pour désigner l'ensemble des phénomènes
: diminution de la fertilité. de la prolificité. augmentation
de la mortinatalité, dégradation de la résistance, atteinte du poids.
de la taille. Observée dans de nombreuses espèces végétales et chez
pratiquement toutes les espèces
animales domestiques, cette dépression survient graduellement et peut
aller jusqu'à l'extinction de
la lignée consanguine. Si les caractères qualitatifs et caractères
quantitatifs à forte héritabilité ne sont pas affectés par la
consanguinité, les caractères quantitatifs à faible héritabilité
(reproduction, vigueur) peuvent subir une forte altération de leur
valeur. En effet. la dépression de
consanguinité
est due : non seulement à la fixation à l'état homozygote d'allèles
défavorables au
niveau des systèmes polygéniques. mais aussi à
la perte d'allèles et à la réduction de l'hétérozygotie entraînant
une rupture des interactions alléliques et en conséquence une
diminution de l'hétérosis. Toutefois si l'on dispose d'individus très
féconds et résistants, en ayant soin de ne pas dégrader ces qualités,
on peut obtenir des lignées relativement vigoureuses : c'est le cas par
exemple en espèce ovine où le troupeau Mérinos de Rambouillet est élevé
en consanguinité depuis de
nombreuses générations.
Les
unions consanguines conduisent plus fréquemment
que les unions panmictiques (dues au
hasard)
à des individus présentant des anomalies génétiques. en particulier
par passage à l'état homozygote d'allèles
récessifs délétères. Au sein d'une population, les allèles
dominants
responsables
d'anomalies ou de défauts sont rapidement éliminés puisque le
phénotype
correspondant
à chacun d'entre eux est visible chez les homozygotes
dominants et les hétérozygotes. Au contraire les
allèles
récessifs n'expriment le phénotype correspondant que s'ils sont à l'état
homozygote. ils restent , cachés chez les
porteurs hétérozygotes d'apparence normale. Les accouplements
non-consanguins tendent à cacher l'allèle récessif, il n'y aura que quelques cas
sporadiques d'apparition lors du croisement de deux hétérozygotes.
Il faudra parfois plusieurs générations avant de s'apercevoir qu'un étalon,
non utilisé en consanguinité étroite, est porteur d'un allèle
responsable d'une anomalie. allèle qui
aura été disséminé de manière sournoise dans l'élevage, dans la
race. En pratiquant la consanguinité, ces allèles peuvent se
retrouver à l'état homozygote, les malformations ou tares
correspondantes sont alors visibles.
Par
exemple. si un allèle récessif délétère a une fréquence de 1 / 1
000 dans une population, cela signifie qu'en accouplant au hasard deux
individus de cette population, la probabilité d'obtenir un homozygote récessif
est de 1 / 1 000 000. Si l'on réalise un accouplement frère x soeur,
la probabilité d'obtenir un ici homozygote s'élève à 1 /4 000.
La consanguinité
favorise l'apparition des allèles récessifs, mais n'est absolument pas
responsable de
leur existence :
la consanguinité ne crée pas des allèles délétères, elle les met
en évidence. En étant un
révélateur de
ces allèles. la consanguinité permet de faire le point sur la salubrité
génétique d'un
étalon, d'une lignée. Par exemple,
à partir d'accouplements « père x filles ». une probabilité
de salubrité génétique de
95 %
est
obtenue si aucun chiot anormal n'est observé pour 7 portées (avec 7
filles) de
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