LA VALLEE DES CATTLEYAS
ABC du BA , Il n'est pas premier par hasard

Le samedi 9 janvier, était organisée une réunion-débats éleveurs / juges à Joinville le Pont.
Les conditions climatiques ont sans doute contribué à la faible présence des éleveurs en minorité par rapport aux juges.

Ce débat a commencé par les résultats du questionnaire remis lors de la nationale d’élevage. 131 personnes y ont répondu, un échantillon suffisamment représentatif pour en tirer des conclusions.

Comme il était prévisible, les juges n’ont pas paru surpris. Les points qui tiennent le haut du pavé sont les suivants :

1)      Etes vous favorables à des commentaires écrits comme lors des expositions  organisées par la SCC ? 82% de Oui
procédure en cours d’élaboration

2)      Souhaitez vous que les juges prennent des sanctions à la mesure des faits à l’encontre des perturbateurs ? 80% de Oui
La réponse a surpris les juges.

3)      Souhaiteriez vous une rotation des juges pour toutes les classes ? 77% de Oui
Cette question vise surtout les classes travail puisque la rotation existe déjà pour les autres classes.
Cette année, cette disposition est mise en place pour les femelles, quant aux mâles ni le Directeur d’élevage, ni le Président n’y sont favorables.

4)      Souhaiteriez-vous une participation plus importante des juges Allemands du SV ?  Oui.
Les juges y sont favorables, mais pour les classes jeunes et en dessous. Un mauvais jugement des classes travail risquerait de compromettre la direction d’élevage choisie et de porter atteinte aux investissements d’un propriétaire notamment pour la constitution d’un groupe de reproduction…

5)       Souhaitez vous que des conseils plus techniques vous soient donnés pour une meilleure compréhension du jugement ?  oui

6)      Pensez-vous que les juges soient impartiaux ?
la majorité a répondu non, bout de laisse, notoriété des conducteurs, copains…

7)      Dans le ring, pensez-vous que les juges usent d’une autorité suffisante ?  70% de non

8)      Pensez-vous qu’ils sont indépendant ?   non
Discussion pour savoir ce que l’on pouvait entendre par le terme Indépendant.
certains ont évoqués peut-être les résultats en Allemagne qui pèsent sur les décisions de jugement en France…

Quant aux autres questions, à part « l’équité » qui n’est pas reconnue par 66% des exprimés, elles sont relativement partagées dans les réponses.
Quelques conseils et souhaits ont été adressés aux juges par leur président de commission :

-  Commencer à l’heure en évitant notamment le café qui s’éternise
-   Raccourcir la pause méridienne par respect pour les exposants qui  se contentent d’un sandwich pris bien souvent à l’intérieur du véhicule. Profiter de ce temps privilégié pour échanger avec les exposants…
-  Le manque d’homogénéité porte sur ce que les juges appellent le « ventre mou ». Généralement le milieu de la classe avec des sujets qui présentent des « points à améliorer différents » (yeux clairs, Bras pas assez longs, croupe…), chaque juge, plus ou moins sensible à ces points fait son classement personnel. Pour remédier à cela, ils proposent qu’une réflexion soit faite pour hiérarchiser ces points à améliorer.

La protection des ausleses. Si les éleveurs ont plébiscité à une écrasante majorité sa suppression, on s’est aperçu que les échanges entre certains juges étaient houleux.

Quelque soit la décision prise par le club de race, il ne pourra pas faire abstraction du souhait exprimé. Si le maintien l’emportait, ce choix laisserait des traces et remettrait sans doute en cause l’utilité du questionnaire 

Sur le sujet, je me suis peu exprimé dans la mesure ou lors des dernières élections, j’ai interpellé les 2 principales listes par écrit, remettant en cause cette disposition régalienne.

Même si je reconnais que les protagonistes du maintien ont des arguments dignes d’intérêt
Ceux-ci me paraissent aujourd’hui et compte tenu de l’état actuel du cheptel de nos mâles, une vue de l’esprit.

Emulation et motivation sont les fers de lance du progrès. Je crois que les meilleurs de nos sujets peuvent tirer notre élevage vers le haut, encore faut-il qu’ils osent remettre en cause leur suprématie en la défendant face à des prétendants aux dents acérés.

Aujourd’hui nous assistons à une démotivation de tous :

Des propriétaires d’ausleses, pourquoi les maintenir dans un état de forme poussé puisqu’ils ne craignent rien. Pourquoi participer puisque ils n’ont aucun mérite à figurer dans les premières places, elles leur sont réservées.

Des éleveurs, qui ne voient pas la nécessité de produire des mâles qui financièrement grèvent leur budget avec le handicap, qu‘en présence d’ausleses, leur sujet, fleuron de leur élevage, risque de ne pas être à la place méritée.

Des juges, certains pour, d'autres contre. Certains l'appliquent dans le respect du classement à la Nationale, d'autres non. Certains tiennent compte de l'état du chien, d'autres non...

Si la décision du maintien l’emportait, le club de race devra utiliser des arguments très convaincants afin d’éviter aux éleveurs d’avoir l’impression d’avoir été entendu mais pas écouté.

La seconde partie de la réunion portait sur les tailles et la surangulation :

Le directeur d’élevage a rappelé que la démarche de revenir dans les tailles du standard est entreprise depuis 2003.

Pour 2010, Il convient que les juges respectent les consignes suivantes

Un éleveur a pris la parole pour demander ce qu’il devait faire de son mâle de 3 ans toisé à 67 cm et pour lequel il a investi beaucoup d’ énergie de temps et d’argent. Le Directeur a accepté une tolérance ce ½ cm.
Il convient de communiquer très largement sur les tailles mesurées et éviter d’utiliser des termes sujets à interprétation (très grand chien, grand chien, très bonne taille moyenne, en-dessous de la taille moyenne…). Le juge des jeunes femelles l'a fait, voir la revue SCBA novembre/décembre 2009

Sur la surangulation,

Le directeur nous a présenté des photos présentant une angulation normale, prononcée et une surangulation.
La technique pour la mesurer consiste à tracer une ligne droite partant de l’attache de la queue au sol, la distance entre la patte et ce trait imaginaire ne doit pas excéder la taille de 2 pieds du chien au raz du sol. Au delà c’est une angulation prononcée puis une surangulation.
Traquer la surangulation, c’est poser le chien naturellement et éviter la dissimulation de présentateurs expérimentés

Conclusion :

Pour une fois, le Club de race essaie de rapprocher les éleveurs et les juges. Une très bonne initiative qui mérite une plus grande participation. La volonté de tenir compte de nos avis est affirmée énergiquement par le président de la commission des juges.
Les 5 premiers points feront l’objet d’une attention prioritaire, mais il faut avoir conscience que tout ne peut se faire dans l’immédiat. 
Le train est en marche encore faut-il qu’un bon nombre de voyageurs veulent bien y monter. J’ai pris mon billet mais je veillerais à ce qu’il ne déraille pas.