MEGAOESOPHAGE
IDIOPATHIQUE CONGENITAL
Synonymes : « dysfonctionnement oesophagien
», « dilatation oesophagienne », « achalasie oesophagienne », «
cardiospasme ».
Le mégaoesophage est une dilatation
permanente de tout l’oesophage, en relation avec une perte de sa
motricité. C’est la plus grande cause de régurgitation chez le
chien. Cette dilatation entraîne une rétention des aliments solides.
Le mégaoesophage est le plus souvent congénital (dans 70 % des cas) :
anomalie du développement du noyau ambigu ou de l’innervation
oesophagienne afférente. Il peut aussi être acquis idiopathique ou
secondaire.
Races concernées : Le Berger Allemand, le Labrador, le Shar
Pei et le Setter Irlandais sont les races les plus touchées. On
retrouve également cette anomalie chez le Dogue Allemand, le Boston
Terrier, le Boxer, le Fox Terrier, Le Greyhound, le Rhodésian Ridgeback,
le Springer, le Schnauzer, le Teckel, le Dalmatien, le Cocher, le
Caniche, le Terre-Neuve.
Déterminisme génétique : Le déterminisme
est autosomique récessif chez le Fox Terrier à poils durs. Il serait
autosomique dominant ou récessif avec pénétrance de 60 % chez
Schnauzer nain. D’autres races seraient prédisposées : Dogue
Allemand, Berger Allemand, Labrador, Shar Pei et Setter Irlandais.
Expression clinique : Les symptômes sont des
régurgitations immédiatement après le repas ou quelques heures plus
tard (aliments non digérés et entourés de glaires blanchâtres), de
la dysphagie (mouvements de déglutition répétés), une extension de
la tête et du cou lors de la déglutition, une halithose (lors de
complication d’oesophagite ou de rétention prolongée d’aliments),
un ptyalisme, une déformation de l’encolure et des troubles de
malnutrition. A l’auscultation, on entend des gargouillements en
région cervicale. Parfois, on note un retard de croissance, un
amaigrissement voire une cachexie.
Diagnostic : Les signes cliniques
et l’auscultation oriente le diagnostic. Une radiographie du thorax
permet de visualiser les parois de l’oesophage sous forme de 2 lignes
blanches convergent caudalement vers le hiatus oesophagien. L’utilisation
de Baryte permet de constater la dilatation généralisée de l’oesophage.
Les radiographies permettent également de détecter des signes de
broncho-pneumonie par fausse déglutition (densification pulmonaire
alvéolaire). La radioscopie montre l’hypomotricité généralisée de
l’oesophage et surtout du sphincter oesophagien inférieur. L’endoscopie
est conseillée lorsque l’on suspecte une lésion de l’estomac
associée au mégaoesophage.
Pronostic : Le mégaoesophage est une
affection grave pouvant entraîner la mort suite à une
broncho-pneumonie ou à une invagination gastro-oesophagienne. Le
pronostic est donc réservé. Une régression spontanée des symptômes
avant 6 mois est possible mais rarissime. Dans tous les cas, plus le
diagnostic est précoce, plus les chances d’amélioration clinique
sont grandes.
Diagnostic différentiel :
OEsophagite, tumeur, sténose,
obstruction par un corps étranger, parasitose (Spirocerca lupi),
persistance du 4ème arc aortique droit ou jabot oesophagien. Le
mégaoesophage peut être secondaire à des affections neuromusculaires
(myasthénie), musculaire (polymyosite), nerveuse (polyradiculonévrite
ou origine cérébrale) ou endocrinienne (hypothyroïdie, insuffisance
surrénalienne).
Prophylaxie : Compte tenu de la gravité de cette
affection et de la lourdeur de son traitement, il est conseillé d’éviter
de faire reproduire les animaux atteints.
Je remercie
Karen Charlet, auteur d'une thèse rédigée en 2004 de m'avoir autorisé à
publier cet extrait.
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