FENTE
PALATINE ET BEC DE LIEVRE
ou « Palatoschisis » et « Fissure labiale »
La fente palatine
et le bec de lièvre sont deux affections physiologiquement reliées.
Elles
peuvent apparaître indépendamment l’une de l’autre, mais elles sont le
plus souvent associées. Quand elles sont associées, la fente palatine est
consécutive au bec de lièvre.
Ces affections résultent d’un défaut, plus
ou moins prononcé, de fermeture de la voûte osseuse du palais, par absence
de fusion des bourgeons maxillaires et nasaux lors du développement
embryonnaire et dont le risque est une communication des cavités buccale et
nasale.
L’origine peut être génétique ou consécutive à l’action d’agents
tératogènes (griséofulvine, corticostéroïdes, anesthésiques)
La fente
palatine commence généralement postérieurement aux incisives d’environs
un demi centimètre et continue vers l’arrière au travers du palais dur et
du palais mou. Elle varie de 0.2 à 0.3 cm en largeur à la naissance et de
0.5 à 2 cm à 3 mois.
Le bec de lièvre est une malformation de la lèvre
supérieure qui est fendue de façon uni ou bilatérale.
Races concernées :
Toutes les races peuvent être concernées mais les plus fréquentes sont les
brachycéphales. Les plus citées sont : Staffordshire Bull Terrier, Beagle,
Bouvier Bernois, Boston Terrier, Boxer, Bulldog, Bullmastiff, Chihuahua,
Colley, Teckel,
Berger
Allemand, Elkhound, Pékinois, Caniche nain, Cocker
anglais, Pointer, Labrador, Shih Tzu, Bouledogue Français, Epagneul King
Charles.
Déterminisme génétique : Il varie selon les races : il est
récessif chez le Bulldog, dominant chez le Bouvier et polygénique chez le
Beagle.
Expression clinique : Le bec de lièvre n’entraîne
pas de symptômes quand il est seul. En revanche, la fente palatine est à l’origine
d’écoulements nasaux. Lors de la tétée, le chiot régurgite par le nez.
Le danger est le risque de pneumonie par aspiration de lait régurgité dans
les narines. L’utilisation d’une tétine longue ou d’une sonde
naso-gastrique est nécessaire jusqu’à l’âge de 3 à 4 semaines, avant l’opération
chirurgicale.
Diagnostic : Le diagnostic clinique est aisé par examen des
lèvres et de la cavité buccale, associé aux commémoratifs.
Pronostic : L’anomalie
peut être corrigée avec succès mais le suivi médical est lourd et parfois
plusieurs opérations sont nécessaires. Le pronostic est réservé lors de
pneumonie.
Diagnostic différentiel : Palais mou trop court congénital,
motilité pharyngienne anormale, fistule broncho-oesophagienne.
Prophylaxie :
Compte tenu du caractère héréditaire de ces affections, la reproduction des
animaux atteints et, si possible, de leurs parents, n’est pas conseillée.
Je remercie
Karen Charlet, auteur d'une thèse rédigée en 2004 de m'avoir
autorisé à publier cet extrait.
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