DIABETE
SUCRE JUVENILE
ou
« diabète primaire », « diabète de type I »
Le diabète
sucré est un état d’hyperglycémie chronique lié à un trouble du
métabolisme du glucose. Il est dû à une hypoplasie ou une aplasie des
cellules β des îlots de Langerhans du pancréas, voir l’atrophie du
pancréas.
Chez le chien, les formes les plus fréquentes ressemblent à la
fois à un diabète insulinodépendant et à une forme compliquée de diabète
non-insulinodépendant.
Elles se caractérisent par une hypoinsulinémie, un
recourt souvent nécessaire à l’insulinothérapie et une tendance à l’acidocétose.
Le diabète juvénile apparaît dans la première année de vie et c’est une
affection assez rare par rapport au diabète de l’adulte (elle concerne
environ 1 % des chiens diabétiques).
Races concernées : Les races les plus
atteintes de diabète sucré juvénile sont : le Keeshond, le Golden
Retriever, le Labrador, le Pinscher, le Manchester Terrier, le Springer, le
Whippet, le Schnauzer, le Beagle, le West Highland White Terrier, le Bobtail,
le Chow-chow, le Malamute d’Alaska, le Schipperke, le Spitz Finlandais, le
Doberman, le
Berger
Allemand, le Rottweiler, le Braque Allemand, le Teckel, le
Samoyède, le Cavalier King Charles, le Caniche, le Setter, l’Epagneul
Breton et le Cocker.
Déterminisme génétique : L’influence génétique a
été établie chez le Keeshond et le Teckel : le mode de transmission est
autosomique récessif (lié au génotype dm). Ce mode est suspecté chez le
Labrador. Chez le Golden, ce serait une forme familiale. Les femelles semblent
plus touchées que les mâles.
Expression clinique : L’animal
est présenté en consultation avant un an, entre l’âge de 2 et 6 mois en
général (avec un pic vers 3 mois).
Dans de rares cas, le diabète peut
apparaître plus tard, jusqu’à l’âge de 3 ans. Les symptômes sont une
polyuro-polydipsie, un amaigrissement associé à de la polyphagie, une
léthargie, une perte de l’acuité visuelle, voire une opacification du
cristallin, une asthénie et des infections récurrentes (tractus urinaire,
appareil respiratoire profond et peau).
L’animal peut également présenter
un mauvais état général, un retard de croissance, des problèmes cutanés
(pyodermite), une hépatomégalie et une cataracte.
Lors de crise d’acidocétose,
le chien est déshydraté, abattu, choqué, une odeur de pomme verte émane de
sa bouche, il est en tachypnée et peut présenter des troubles digestifs. Il
y a en fait, peu de différences avec le diabète adulte : âge précoce du
diagnostic, insulinémie toujours effondrée et pas d’insulino-résistance
primitive.
Diagnostic : L’examen clinique oriente le diagnostic. L’analyse
biochimique révèle : une hyperglycémie (> 2 g/L), une augmentation des
enzymes hépatiques (PAL, ALAT), une hypercholestérolémie, une
hypertriglycéridémie et une acidose métabolique.
Parfois, les TLI sont
augmentés. Le dosage de l’insuline et du glucose montre une insulinémie
toujours effondrée et les fructosamines sont augmentées (Norme : 2.2 +/–
0.5 mmol/L).
L’analyse d’urine montre une glucosurie importante, une
protéinurie, une bactériurie et une cétonurie. Lors de complication, la
numération et formule sanguine révèle une anémie et une leucocytose
neutrophile du fait des infections secondaires.
La radiographie met en
évidence une hépatomégalie et éventuellement des signes liés à une
pancréatite.
L’analyse histologique du pancréas et du foie permet
de constater une stéatose hépatique et une atrophie diffuse, légère à
sévère, des cellules acineuses et des cellules β des îlots de
Langerhans, sans signe majeur d’inflammation.
Pronostic : Il est
réservé. La durée de vie des chiens est diminuée. Cette maladie est
contraignante puisqu’elle nécessite un traitement quotidien à vie et une
surveillance continue. Il existe de nombreuses complications du diabète :
acidocétose, microangiopathie entraînant une cécité et une insuffisance
rénale secondaire, infections urinaires et cutanées, stéatocirrhose
hépatique.
Diagnostic différentiel : Pancréatite, dysendocrinies (hypercorticisme,
syndrome de Cushing, hyperthyroïdie, hyperprogestéronémie chez la chienne),
affections d’origine infectieuse (sphère urogénitale, peau), insuffisance
cardiaque congestive, insuffisance rénale, insuffisance hépatique, pyomètre,
tumeurs testiculaires, pyélonéphrite.
Prophylaxie : Les animaux atteints de
diabète sucré juvénile ne doivent pas être mis à la reproduction, voire
les parents et les collatéraux.
Je remercie
Karen Charlet, auteur d'une thèse rédigée en 2004 de m'avoir
autorisé à publier cet extrait.
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