A l'aide de ces tableaux, voyons maintenant en pratique de quelles manières
peut être hémophile et une femelle conductrice.
Le certificat de naissance d'un Berger Allemand comprend trois générations,
ce qui donne quatorze ascendants , numérotés de 1 a 14  
  
  
  Nous avons vu que cette hémophilie ne peut lui être transmise 
  que par sa mère : le numéro 2 est nécessairement conductrice. Par contre, les 
  numéros 1,3,4,7,8,9 et 10 ne sont pas en cause. Deux possibilités s'offrent 
  alors pour que la mère soit conductrice :  
          - le numéro 5 est hémophile et par 
  conséquent le 12 conductrice ;  
          - ou alors le numéro 6 est conductrice, ce qui, 
  à nouveau, suppose soit le numéro 13 hémophile soit le numéro 14 conductrice. 
   
  Ainsi, un mâle peut être hémophile si l'un des mâles numéro 5 ou 13 est 
  hémophile ou si l'une des femelles numéro 6,12 ou 14 est conductrice. 
  Cas d'une femelle conductrice 
   
  Une femelle est conductrice si le numéro 1 est hémophile ou si le numéro 2 est 
  conductrice. 
           - Si le numéro 1 est hémophile, le numéro 4 est nécessairement 
  conductrice ce qui, là encore, offre deux possibilités : le numéro 9 hémophile 
  ou le numéro 10 conductrice.  
           - Si le numéro 2 est conductrice, cela signifie 
  que soit le numéro 5 est hémophile, soit le numéro 6 est conductrice.  
  Nous 
  sommes reportés au cas précédent d'un mâle hémophile. Ainsi, une femelle peut 
  être conductrice si l'un des mâles numéro 5, 9 ou 13 est hémophile ou si l'une 
  des femelles numéro 4, 6,10, 12 ou 14 est conductrice. Il peut arriver 
  exceptionnellement qu'un gène anormal apparaisse spontanément, par mutation du 
  gène normal, sans que les parents soient en cause dans la transmission. A 
  l'exception des cas de mutations, l'étude du pédigrée d'un malade peut 
  permettre de confirmer un diagnostic d'hémophilie.   
    
  
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  Dans certains cas, cette étude peut même dispenser d'effectuer 
  un dosage du facteur VIII. Avant de conclure, envisageons l'importance de 
  l'hémophilie dans l'espèce canine. On entend parfois dire que le Berger 
  Allemand est la race touchée par excellence. C'est inexact.  
  L'hémophilie 
  canine a été décrite pour la première fois en 1946 chez le Setter Irlandais. 
   
  Depuis, elle a été mise en évidence dans les races Colley, Labrador, Beagle, 
  Berger Shetland, Greyhound, Braque de Weimar, Chihua- hua, Bulldog, Caniche 
  nain, Schnauzer nain, Caniche, Setter Anglais, Bouledogue Français, Bobtail, 
  Samoyède, Saint-Bernard, Spitz, Montagne des Pyrénées.  
  Cette liste n'est pas 
  exhaustive. Elle a pour but de bien insister sur le fait que l'hémophilie 
  n'est pas l'apanage du Berger Allemand. 
    
  L'origine de l'hémophilie du Berger 
  Allemand 
    
  Chez ce dernier, la maladie a été transmise par un étalon allemand, CANTO v.d. Wienerau, porteur d'excellents caractères et à ce titre beaucoup utilisé 
  pour la reproduction, en Allemagne mais aussi en France. L'hémophilie de Canto 
  n'a malheureusement été décelée qu'à travers sa descendance.  
  Il s'agissait 
  vraisemblablement d'une hémophilie légère, quoique CANTO soit mort brutalement 
  à l'âge de trois ans dans des circonstances peu claires (Aurait-il succombé à 
  une hémorragie interne ? Mais ce n'est là qu'une supposition).  
   
  Nous ne savons 
  pas si CANTO était porteur du gène déficient par mutation ou par transmission. 
   
  Dans cette dernière hypothèse, la mère de Canto aurait été conductrice, ce qui 
  augmente le nombre de chiens porteurs de la tare, et par conséquent le risque 
  de dissémination de la maladie (via la soeur de CANTO par exemple).  
   
  Le Docteur POIRSON, en France, a décrit une série de cas de Bergers Allemands hémophiles, 
  descendant tous de CANTO v.d. Wienerau. Il a ainsi attiré l'attention des 
  éleveurs et des vétérinaires sur cette question.  
   
  Celle-ci a, du reste, donné 
  lieu à la soutenance d'une thèse de Doctorat Vétérinaire intitulée « 
  Contribution à l'étude de l'hémophilie A chez le Berger Allemand » et 
  présentée en 1983 devant la faculté de médecine de Créteil par Sylvie LAMAUDIERE. Il est difficile d'évaluer avec exactitude l'importance de la 
  maladie dans la race Berger Allemand en France.   |