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         DYSPLASIE
        COXO-FEMORALE 
        
        La
        dysplasie coxo-fémorale ou dysplasie de la hanche est une maladie très
        fréquente, inscrite sur la liste des vices rédhibitoires canins par la
        loi du 22 juin 1989. Elle représente environs 71% des cas présentés
        en consultation de chirurgie. 
        La
        dysplasie coxo-fémorale est une anomalie généralement bilatérale du
        développement de l’articulation de la hanche. Plus précisément, il
        s’agit d’une mauvaise coaptation entre la tête du fémur et l’acétabulum,
        se traduisant par des malformations de la tête fémorale et de l’acétabulum,
        par une laxité anormale des tissus mous environnants et par une
        ostéoarthrose. 
        
        
        Races
        concernées :
        De très nombreuses races sont touchées : plus de 80. Elle atteint
        préférentiellement les races de taille moyenne, les grandes races et
        les races géantes (Des pourcentages de dysplasiques sont notés entre
        parenthèses, variables d’un pays et d’une étude à l’autre, donc
        d’une valeur relative) : 
        
          
          -
          Saint-Bernard (47%), Terre-Neuve (32%), Bullmastiff (30%), Bouvier
          Bernois (30%), Schnauzer géant (24%), Rottweiler (23%), Bobtail
          (23%), Mastiff (23%),
           Berger allemand
          (20%), Welsh Corgi (20%) Bouvier
          des Flandres (19.6%), Shar Pei (17.5%), Border Collie (15%), Montagne
          des Pyrénées (11%) et Doberman (8%). 
          -
          Setter (Anglais (26.5%), Gordon (24%), Golden Retriever (23%), English
          springer (20%), Epagneul Breton (20%), Setter Irlandais (15%),
          Labrador (14%), Rhodésian Ridgeback (12%), Braque (de Weimar (12%),
          Hongrois (10%), Allemand (7%)), cocker (8%), Pointer (9.7%) et Flat
          Coated retriever (7%). 
          -
          l’Akita Inu, Chow-chow, Samoyède et Shiba Inu surtout ( 20%), le
          Malamute d’Alaska un peu moins (10%), le Husky Sibérien et les
          Lévriers beaucoup moins (5% ou moins). 
          -
          Terrier Tibétain, Cavalier King Charles, Epagneul Tibétain,
          Dalmatien, Bouledogue Français, Caniche (16%), Lhassa Apso, Papillon
          Nain continental, Carlin et Chihuahua. Toutefois le risque pour ces
          petites races reste faible. 
          -
          Staffordshire Terrier (30%) , Airedale (15%). 
          -
          Saint-Hubert (26%), Beagle (17%) et Petit Basset Griffon vendéen
          (8%). 
         
        
        
        Déterminisme
        génétique :
        La dysplasie est héréditaire, de type polygénique avec une forte
        participation des facteurs d’environnement, dont certains sont sous
        influence génétique indirecte (morphologie, type corporel) et d’autres
        contrôlables (alimentation, excès d’apport en minéraux, exercice).
        L’héritabilité est relativement faible. Il n’y a pas de
        prédisposition sexuelle. 
        Cette
        maladie est héréditaire mais non congénitale, ce qui signifie que les
        chiots naissent avec des hanches saines. 
         
        Expression
        clinique  : 
                
        - Avant 6-8 mois, l’animal présente une anomalie de la
        démarche : « chaloupement » du train arrière, mobilisation
        simultanée des postérieurs lors de course, posture anormale. Ces
        signes résultent de la laxité articulaire et ils ne sont en général
        pas accompagnés de douleur. 
                
        -
        Entre 6 et 10 mois, l’apparition du phénomène douloureux entraîne
        une boiterie d’un ou des deux postérieurs. L’animal refuse de
        descendre les marches, de sauter,… L’anomalie de la démarche
        persiste et elle est associée à une amyotrophie des fessiers, à une
        « saillie » du grand trochanter et à une limitation de l’extension
        et de l’abduction de la hanche douloureuse. 
                -
        Fréquemment, une amélioration spontanée des symptômes apparaît vers
        10-12 mois, voire l’animal retrouve une démarche normale. 
                
        -
        Plus ou moins tardivement, une boiterie est susceptible de
        réapparaître suite au développement du processus arthrosique. Il
        existe cependant une grande variabilité individuelle dans la
        sévérité du trouble locomoteur qui n’est pas proportionnelle à la
        gravité radiographique des lésions d’arthrose. L’installation à
        terme d’un processus arthrosique a toujours été considérée comme
        une règle absolue. 
        
        Diagnostic
        
        :
         Le dépistage de la dysplasie coxo-fémorale implique la
        réalisation de clichés radiographiques rigoureux. Le chien doit être
        placé en position de « dysplasie », c’est-à-dire les hanches en
        extension, les fémurs parallèles entre eux et au bassin et les genoux
        en légère rotation interne. Une hyperlaxité est parfois visible (subluxation
        plus ou moins prononcée).  
        Des signes d’arthroses peuvent être
        présents dès le 6-7ème mois. Il faut examiner l’interligne
        articulaire, la tête fémorale, le condyle et la couverture de la tête
        fémorale par le rebord acétabulaire dorsal. On mesure également l’angle
        de Norberg-Olsson, la valeur seuil variant entre 98 (golden) et 104° (Rottweiler).
        En général, on considère qu’il doit être supérieur à 105°. 
        
        Le
        chien est ensuite classé selon le stade de dysplasie (classification
        établie par la Société Centrale Canine) comme le montre le tableau 44
        ci-dessous. 
        
        
          
            | 
                Classification de la dysplasie coxo-fémorale selon les
              modifications radiologiques. 
              
                              
              
              Degré
              de dysplasie 
             | 
            
               Modifications
              radiologiques  | 
           
          
            | 
               A
              : aucune dysplasie  | 
            
               Pas
              de signe de dysplasie 
              Angle
              de Norberg-Olsson normal (> 105°) 
             | 
           
          
            | 
               B
              : stade intermédiaire  | 
            
               Angle
              ≥ 105° mais congruence anormale 
              Bonne
              congruence et angle < 105° 
             | 
           
          
            | 
               C
              : dysplasie légère ou stade I  | 
            
               Angle
              entre 100-105° et congruence moyenne (léger aplatissement
              acétabulaire). 
              Présence
              éventuelle de signe d’arthrose 
             | 
           
          
            | 
               D
              : dysplasie moyenne ou stade II  | 
            
               Mauvaise
              congruence et angle situé entre 90° et 100° 
              Aplatissement
              du cotyle et/ou signes d’arthrose 
             | 
           
         
        Je remercie
        Karen Charlet, auteur d'une thèse rédigée en 2004 de m'avoir
        autorisé à publier cet extrait. 
        
        Le
        dépistage de la dysplasie coxo-fémorale                                                    
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